jeudi 2 septembre 2010

Edito: A pigeon, pigeon et demi.


Je commencerai cet éditorial par une ode aux pigeons de toutes races qu'avait déjà fait en son temps un grand poète belge: Benoit Poelvoorde dans son recueil "C'est arrivé près de chez vous"

"Pigeon.
Oiseau à la grise robe,
Dans l'enfer des villes,
A mon regards tu te dérobe,
Tu es vraiment le plus agile!"

Snif! Quelle profondeur! Quel lyrisme! Ne sentez-vous pas tout le désespoir du guerrier déprimé par la pénurie de pigeon qui frappe tout les mondes de Tagoria? Il faut bien le démentir, il n'y a point de pénurie mais quelques braconniers sans scrupules qui pillent nos belles forêt et villages des pigeons biens gras qui faisaient la joie de tous il n'y a pas si longtemps encore.

Mais qui sont-ils, ces piranhas boulimiques, ces hyènes affamées, ces vautours pansus dont la seule occupation est de vider les poches et les bourses de tout qui passe à leur portée. Ils sèment la terreur, l'angoisse et le stress chez celui qui possède la juste somme nécessaire à l'achat d'un objet tant convoité depuis des semaines, négocié dans l'ombre à l'abris des orailles indiscrètes.

Il sont là , aux aguets, tapis dans l'ombre d'un ruelle, prêts à fondre sur leur proie tel un vautour assoiffé de sang!. Ah mais c'est qu'il mordent ces couillons là! Il n'y vont pas avec le dos de la cuiller! Ils ne s'encombrent pas de préliminaires ni ne s'excusent un fois le larcin commis. Que nenni!Faudrait-il qu'on les remercie pour l'expérience reçue?  Faudrait-il peut-être aussi sourire comme une crémière?
 Le pire c'est qu'il s'en vantent,. Ils, crient le montant de leur rapine en place publique. Ils deviennent, le coffre rempli, les hérauts des basses besognes, les hurleurs des corridas, les portes parole des exécutions sommaires, les annonceurs d'une mise à mort arbitraire. Ils s'en nourrissent, ils s'en délectent, c'est leur drogue.

Le pigeonnage est l'opium du narcissique. Je pigeonne donc j'existe.Leur tas d'or n'est pas un tas d'or c'est un tas d'amertume, de frustrations et de mépris. Leur désir de reconnaissance augmente avec le volume de leur fortune. Ils sont les bâtisseurs de leur propre prison dorée, leur éloignement avec le reste du monde n'a d'égal que leur avidité à se hisser dans les hauteur d'un classement dont l'existence n'a pour seul but que d'accroître leur addiction.

Sont-ils coupables pour les méfaits qui leur sont reprochés? Bien sûr que non! C'est le jeu! Le jeu est l'antidote à la culpabilisation. Le jeu dédouanes des principes, des valeurs et des règles qui régissent notre réalité. Le jeu à ses propres règles, il permet de sortir du carcan trop étroit de nos petites vies misérables, de dépasser enfin les frontières des contraintes sociales. Le jeu nous révèle, sort notre personnalité de l'enveloppe charnelle modelée par la vie.Nous n'avons plus à supporter l'image que nous renvoie le miroir social. Nous pouvons enfin devenir nous pas quelqu'un d'autre, mais nous! Etre enfin soi!

Avons nous le recul suffisant pour nous juger nous même, pour faire le parallèle entre nos multiples vies. Regardons-nous. Utilisons ce formidable jeu pour nous opbserver nous-même, pour identifier nos faiblesses, nos envies et nos tares. Ce n'est pas tous les jours qu'on peux s'offrir une psychanalyse pour quelques euro par mois. Profitons-en!

En attendant, je vous laisse, j'ai des pigeons à plumer.

Alezan




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